- Mort d'un cycliste
- Muerte de un ciclistaDrame social de Juan Antonio Bardem, avec Lucia Bosè (Maria-José), Alberto Closas (Juan), Carlos Casaravilla (Rafà), Otello Toso (Miguel), Bruna Corra.Scénario: Luis F. de Igoa, Juan Antonio BardemPhotographie: Alfredo FraileDécor: Enrique AlarconMusique: Isidoro MaizteguiMontage: Margarita OchoaProduction: Cesareo Gonzalez (Madrid) / Trionfal Cine (Rome)Pays: Espagne et ItalieDate de sortie: 1954Technique: noir et blancDurée: 1 h 40RésuméÉpouse d'un riche industriel, Maria-José est la maîtresse d'un intellectuel, professeur d'université, Juan. Au cours d'une promenade en voiture avec lui, elle écrase un ouvrier à bicyclette et prend la fuite. Tandis que son amant est bouleversé par ce drame, elle ne redoute qu'un scandale public et s'inquiète des insinuations d'un maître chanteur, Rafà. Profondément tourmenté, Juan prend conscience de sa veulerie au contact des étudiants: il démissionne de l'université et demande à sa maîtresse d'aller à la police avec lui pour avouer leur responsabilité dans la mort du cycliste. Alors qu'elle est sur le point de prendre l'avion avec son mari, la jeune femme fait semblant d'accepter et, ayant conduit Juan sur les lieux de l'accident, elle l'écrase avec sa voiture. Puis elle se dirige à grande vitesse vers l'aéroport: pour éviter un cycliste, elle tombe dans un ravin tandis que le responsable de l'accident s'enfuit.CommentaireCritique sociale et raffinement du styleCe remarquable film a marqué une date importante dans la renaissance du cinéma espagnol: Bardem y fait œuvre de critique sociale en dénonçant l'égoïsme de la grande bourgeoisie et le désarroi de certains intellectuels, et en suggérant que les étudiants incarnent le réveil moral des nouvelles générations. Le réalisateur conduit son récit avec une grande efficacité dramaturgique (le parallélisme entre la corruption bourgeoise et la misère ouvrière) et dans un style visuel extrêmement raffiné (la composition très étudiée des images), affirmant ainsi un professionnalisme qui a fait de lui, durant une décennie, le meilleur représentant du nouveau cinéma espagnol. La performance de l'ensorcelante Lucia Bosè et son personnage de femme fatale ont suscité des rapprochements avec Chronique d'un amour d'Antonioni (1950).
Dictionnaire mondial des Films. 2014.